Après les guerres de religions, les guerres de civilisations ?

La sortie dans un contexte électoral, du Ministre de l’Intérieur français, Claude Guéant, également chargé de l’immigration, au sujet des civilisations, affirmant que « toutes les civilisations ne se valent pas », a fait scandale. Demandons-nous pourquoi ?



Un professeur de Harvard, l’américain Samuel Huntington a théorisé, à la fin des années 90, un inévitable choc des civilisations(1). Le 11-septembre a semblé confirmer qu’il était en route et qu’il était susceptible de nourrir des troubles au sein même de certains pays. Nous sommes en fait en pleine guerre des idéologies, ou plutôt dans une idéologie de guerre, et cette fois rien moins qu’une guerre de civilisations. Comme si d’autres intérêts, financiers, de pouvoir et de domination n’étaient pas à la manœuvre ! Guerre des idéologies, et idéologie de conflit, voilà bien la marque de l’ère des Poissons finissante et du 6ème rayon, celui de l’idéalisme, qui régit les Poissons.





La nature du nouveau paradigme : quelle vision du monde ?

En ce changement d’ère nous assistons à une sorte de clivage entre les tenants des anciennes valeurs et ceux qui aspirent aux nouvelles. Nous dirons que nous sommes en train de changer de paradigme et que le nouveau est en train d’émerger. Il est intéressant de préciser ce terme de paradigme, qui vient du Grec ancien, qui a été utilisé par Platon, notamment dans le Timée, et qui signifie « modèle » ou « exemple ». Comme le mentionne Marc Luyckx Ghisi dans son ouvrage "Surgissement d’un nouveau monde", le terme qui l’illustre le mieux est allemand « Weltanschauung », et signifie : vision du monde.

Nous avons déjà accouché de cette vision du monde, typiquement « Verseau », où chaque individu et chaque groupe humain, du plus petit au plus grand, de la nation à la civilisation, du pays au continent, et du continent au monde entier, seraient libres et égaux en dignité et en droit, où chacun pourrait vivre sa singularité dans la diversité des expressions humaines, politiques et culturelles, et où la fraternité et la solidarité seraient présentes. L’essentiel des valeurs de ce nouveau monde et des droits y afférents sont exprimés dans la Déclaration Universelle des droits de l’Homme, datant du 10 décembre 1948. Plusieurs penseurs les ont exprimés,


Pour que la logique du 7ème rayon s’installe, nous avons besoin de l’incarnation d’un modèle… Car le 7ème rayon est celui de l’Union entre l’esprit et la matière, entre l’essence et l’existence, et donc entre les valeurs et leur incarnation. Pour l’heure, après la faillite du modèle communiste (initié par l’ancienne URSS, pays régi par le 7ème rayon), il n’y a que quelques poches d’ancrage qui tentent de vivre et de s’administrer selon ces nouvelles valeurs (Auroville, Findhorn). Mais les expériences sont encore trop marginales pour faire modèle… Le philosophe Alain Badiou, mondialement connu, théorise une résurgence du communisme selon un nouveau modèle social juste, sur les traces de la République de Platon, mais il ne l’envisage guère avant la fin du 21ème siècle, voire même au-delà.



Dans le pays des Droits de l’Homme, on expulse les Roms, détruisant leurs maigres biens, alors qu’ils sont des citoyens européens, et sont sans doute les plus démunis d’entre tous. On expulse manu militari des sans-papiers et, au mépris des droits humains les plus élémentaires, on arrête à la sortie des écoles, on garde en détention dans des conditions déplorables des familles en attente d’expulsion. Nulle trace de fraternité et de solidarité, sinon individuelles, et les personnes qui accueillent ou aident les sans-papiers sont passibles de poursuite.



L’insurrection des consciences ?

Alain Badiou, Stéphane Hessel et bien d’autres en appellent à l’insurrection des consciences. C’est un terme intéressant car, étymologiquement, il signifie l’action de s’élever ! On se rend compte alors combien il devient urgent d’élucider la question de la conscience et de l’élévation de conscience.

Dans nos sociétés hyper-mentales la conscience est trop souvent synonyme d’intelligence ou de niveau d’éducation… si bien qu’on ne comprend pas, que l’on n’arrive pas à penser ce que l’on nomme justement l’impensable, à savoir la question du Mal, et notamment le Mal absolu que représentent les barbaries génocidaires qui ont sévi si abondamment au 20ème siècle. Un journaliste de Libération relève combien « il est dérangeant que des criminels nazis aient raffolé du Voyage d’hiver […]. Ils vibraient en écoutant Schubert à l’ombre des chambres à gaz ». Car « on aimerait que la sensibilité signe la morale »(2)… Oui, nombreux avaient un niveau de culture élevé et le goût exquis… mais a-t-on pensé à leur niveau de conscience morale ? Ils n’hésitaient pas « à faire aux autres ce qu’ils n’auraient pas aimé qu’on leur fasse », et c’est une indication précieuse sur leur niveau moral, que l’on peut appeler tout simplement niveau de conscience.


Actuellement l’ennemi est le plus souvent invisible, il n’est pas aisément reconnaissable ou projetable, et on ne sait devant qui et au nom de quoi s’ériger. Mais le « prochain » dont parle l’Évangile est visible ! On le croise à chaque instant, devant chez nous, dans la queue au supermarché, dans la file d’autoroute… Et ce prochain prospère et grandit en conscience morale si nous lui faisons ce que nous aimerions qu’il nous fasse… Plus nous serons nombreux à agir ainsi, et plus le paradigme du Verseau, et avec lui le rayon 7 s’incarnera sur Terre.
Égalité des droits et hiérarchie des devoirs

La quadrature du cercle réside dans ce constat : les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit et dignité, mais ne sont pas à égal niveau de conscience morale. Si bien que l’on ne peut pas exiger d’eux les mêmes devoirs. Certains ont des consciences morales adultes et responsables, et d’autres des consciences enfantines, en création, ad educandum, en train de s’éduquer. L’homme, disait le grand pédagogue Claparède, est « un animal ad educandum »… toujours en train de s’éduquer et de s’améliorer. Mais tout comme les enfants ont besoin du soutien des adultes qui les « élèvent » (à tous les sens du terme), les humains les plus jeunes, les plus fragiles, ont besoin du soutien de ceux d’entre eux qui sont le plus avancés en conscience, en force et en volonté morale. La société du futur devra nécessairement se fonder sur des valeurs éducatives fortes et strictes, pour donner à tous, le tutorat indispensable, tout en respectant absolument la liberté de conscience et l’égale dignité en droit de chacun. Les beaux esprits humanistes vont devoir monter leurs exigences d’un cran, en reconnaissant qu’il y a une hiérarchie des consciences morales et que si les êtres sont bien libres et égaux en dignité et en droit, ils ne sont pas aptes aux mêmes devoirs, aux mêmes tâches… avec le corollaire que les plus avancés acceptent « librement, volontairement et fraternellement » de porter une plus grande charge de devoirs pour soulager, soutenir, secourir leurs semblables. Ainsi une nouvelle devise « liberté, volonté, fraternité » ferait écho à la première, où le terme d’égalité n’est pas encore remplacé par celui de volonté tant que l’être ne s’est pas qualifié pour la soutenir.
La nouvelle civilisation est en marche : après les droits les devoirs !

Même s’il faudra du temps pour qu’elle s’installe et touche une partie significative du monde, la nouvelle civilisation est en marche : elle intégrera toutes les autres, elle fera le lien entre le global et le local, l’universel et l’individuel (ou le particulier), le tout et la partie ; rejoignant les antiques prophéties, elle réunifiera le haut et le bas, l’infiniment grand et l’infiniment petit ; elle sera fondée non seulement sur des Droits de l’Homme, et l’ensemble des valeurs Verseau de liberté, égalité, fraternité et solidarité, mais en anticipant les valeurs de la future ère du Capricorne, elle édictera un certain nombre de devoirs que reconnaîtront et assumeront librement et volontairement les plus avancés en conscience morale, pour soutenir, aider, éduquer ceux qui sont les plus jeunes en conscience et les plus démunis en droit. Chaque ère se fonde sur des valeurs nouvelles, mais en ayant déjà en perspective une vision des exigences de l’ère suivante. Ainsi le Christ a inauguré par sa naissance il y a plus de 2000 ans l’ère des Poissons (avec le symbole récurrent des Poissons et l’annonce qu’il n’était pas venu « apporter la paix mais l’épée »), mais il a aussi donné en perspective les valeurs d’amour et de fraternité du Verseau, à travers la formule : « aimez-vous les uns les autres ».

Les valeurs du Capricorne, éminemment exigeantes et sévères, comme le signe, sont faites de devoirs humains à l’égard non seulement des autres humains, mais aussi de tous les règnes de la Nature et de la Terre dans son ensemble, de même qu’à l’égard des règnes les plus avancés qui nous sont encore inconnus, mais dont nous devons « intuiter » peu à peu les valeurs pour en respecter et préparer le devenir.

N’est-ce pas cela une nouvelle civilisation en marche ? Elle n’est pas supérieure aux autres, mais elle les inclut toutes et répond aux exigences d’inclusivité du processus d’évolution.
voir la vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=jYpoVrDC0g8

_______________

(1) "Le choc des civilisations et la refondation de l'ordre mondial", publié aux USA en 1996 et paru en français en 1997.
(2) "Le voyage d’hiver", chants d’une génération qui va s’anéantir, Philippe Lançon, pages Rebonds, 24 février 2012.
(3) Film sur Bernard Coulombez : "La fin d’un monde vu par un géobiologue".
Article publié le 28.02.2012 par
Fanchon Pradalier-Roy
Astrologue, auteur, conférencière, Aumelas (Hérault) - France
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire